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Les temporalités comme espaces d'interaction avec les morts en contexte socio-cosmique.

Sophie Chave-Dartoen MCF-HDR
Université de Bordeaux
Faculté d’ethnologie - anthropologie sociale et culturelle

L’approche ethnologique permet la construction d’une comparaison raisonnée entre mondes socio-culturels différents et, sur cette base, des propositions théoriques à portée plus ou moins étendue. La base ethno-graphique de la réflexion proposée pour cette séance du séminaire est celle de la société wallisienne (Wallis-et-Futuna) une société polynésienne intégrée à la République française tout en ayant gardé une dimension cosmomorphe (la société locale forme le centre d’un cosmos dont le bon ordre repose sur la chefferie et le respect des rites). Or, l’étude des pratiques et des représentations locales montre qu’espace et temps ne sont pas clairement dissociables : le temps fournit un espace d’interac-tion, tout comme l’espace se trouve défini par le temps qui, ainsi, vient le qualifier. Ici, vie et mort forment des catégories poreuses dont les formes de réalisation dépendaient, avant la christianisation, du statut des personnes. Toutes ne connaissaient pas le même type de vie, donc le même type d’existence post mortem. Ces idées influent de nos jours encore sur la relation aux défunts et sur les formes d’interaction entre les vivants, les morts et leurs sépultures.